17.4.11

L'abus sexuel ? Une mort émotionnelle !

Le Dr Peter Sifneos, psychiatre, a expliqué que la somatisation des émotions, expression physique d'une souffrance psychique, venait d'une incapacité à exprimer son ressenti par des mots. Il a nommé cette incapacité "alexithymie". L'alexithymie est particulièrement présente chez les enfants abusés.
Le lien est bien connu entre l'abus sexuel dans l'enfance et la dépression chez l'adulte. Les enfants sexuellement abusés sont, devenus adultes, quatre fois plus sujets à la dépression.
Dans la présente étude, les chercheurs ont étudié, sur un groupe de 52 femmes abusées sexuellement lorsqu'elles étaient enfants, le lien entre l'abus, l’alexithymie et la capacité de socialisation parentale de l'émotion.
Les personnes ayant subi de l'abus sexuel ressentent beaucoup d'émotions négatives et ont peine à manager ces émotions. Elles préfèrent le plus souvent les éviter, s'empêcher de les ressentir et d'ailleurs ne plus sentir aucune émotion. La capacité à décrire les émotions, à communiquer avec autrui, à ressentir une expérience interne, est le plus souvent endommagée. 
La façon dont les parents accueillent l'expression des émotions positives et négatives chez l'enfant conditionne la capacité à les ressentir et les exprimer. Le parent représente le modèle de socialisation des émotions.
Les participantes devaient donner la mesure de la gestion de leurs émotions par leurs parents, en dehors de la situation de l'abus. En se remémorant des situations de l'enfance, elles évaluaient si leurs parents avaient encouragé l'expression des émotions, réconforté, aidé l'enfant à trouver une solution à ses problèmes ou si les parents avaient minimisé les émotions, avaient puni l'enfant, ou montré une réaction de détresse aux réactions de l'enfant.
Dans l'évaluation du traumatisme, plus l'abus était sévère plus le risque de dépression à l'âge adulte était élevé. Et plus les mère avaient évité de parler des émotions avec l'enfant, les avaient minimisées ou avaient réagi avec des émotions tournées vers elles-mêmes, plus les enfants devenus adultes avaient développé de la dépression.
Note personnelle : L'abus sexuel des enfants est un fléau. Chaque mois, des patients me confient l'abus qu'ils ont subi et dont ils n'ont jamais parlé à leurs parents. Voir mon ouvrage à l'attention des parents Nos enfants et les dangers du seXe pour aider l'enfant à l'éviter et l'encourager à se confier.
Source :  Thomas, R., DiLillo, D., Walsh, K., & Polusny, M. A. (2011). Pathways from child sexual abuse to adult depression: The role of parental socialization of emotions and alexithymia. Psychology of Violence, 1(2), 121-135. doi:10.1037/a0022469
http://murl.fr/463

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