Émotions et stress

Comment notre humeur nous pousse-t-elle à nous livrer ?
Si nos interactions peuvent modifier, voire altérer notre humeur, JP. Forgas, chercheur australien, s'est interrogé sur l'impact de notre humeur de base sur notre capacité à entrer en intimité. Nos états émotionnels changent notre façon d'interagir et de nous ouvrir à autrui.
Trois expérimentations ont révélé que les personnes de meilleure humeur étaient prêtes à livrer plus d'informations personnelles, intimes et variées. A contrario, les personnes d'humeur moins sereine observaient plus le comportement d'autrui et adaptaient plus leur niveau de confidence à celui de leur interlocuteur.
Source : Affective influences on self-disclosure: Mood effects on the intimacy and reciprocity of disclosing personal information. Forgas,JP.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21171788


La capacité à “ruminer” aurait-elle des effets positifs ?
Au-delà des effets négatifs de la rumination mentale, notamment lorsqu’elle porte sur le fait de ressasser les émotions négatives du passé, elle aurait des effets positifs sur la concentration et le fait de pouvoir maintenir la motivation vers un but unique. Cette capacité éviterait de s’éparpiller. Ce manque de flexibilité mentale aurait donc des avantages. 
« Notre monde contient tellement d’informations, nous ne savons pas toujours ce qui est pertinent et ce qui ne l’est pas » dit Nigel Gopie.
Dans un test de mémoire, les chercheurs se sont penchés sur la façon dont les jeunes et les plus âgés mémorisent. Les jeunes mémorisent mieux les informations concrètes et volontairement mémorisées (mémoire explicite) et les plus âgés mémorisent de façon plus globale et inconsciente, dans discriminer (mémoire implicite). Lorsque les jeunes étaient « distraits », leur performance mémorielle était équivalente à celle des participants plus âgés.
Source : When mental inflexibility facilitates executive control: beneficial side effects of ruminative tendencies on goal maintenance.


Une prédisposition accrue au stress et à la dépression
Les variations individuelles face au stress sont encore peu connues. On a observé que la variation fonctionnelle génétique des neuropeptides entrainait une capacité différente à gérer les émotions. Un taux très bas était trouvé dans le cas des dépressions graves.
Cette recherche permettra donc de pouvoir anticiper les cas de dépression grave et de les traiter plus efficacement.
Source : Emotion Processing, Major Depression, and Functional Genetic Variation of Neuropeptide Y. http://archpsyc.ama-assn.org/cgi/content/short/68/2/158


De petites diversions augmentent la concentration
Une nouvelle étude de la revue Cognition remet en cause les idées préconçues sur la nature de l'attention et montre qu’une brève diversion accroît la concentration. Pour les auteurs, l’attention s’érode si elle n’est pas rafraîchie, tout comme nous oublions la sensation de nos vêtements sur la peau ou nous ne remarquons plus un objet statique. Une stimulation constante semble être interprétée par le cerveau comme un stimulus qui n’est plus digne d’intérêt.Des pauses fréquentes permettent donc au cerveau de rester en éveil sur une tâche.
Source : Atsunori Ariga, Alejandro Lleras. Brief and rare mental 'breaks' keep you focused: Deactivation and reactivation of task goals preempt vigilance decrements. 
Cognition, 2011; DOI:10.1016/j.cognition.2010.12.007