Sexualité et amour

Problèmes de couple : reproches ou compassion ?
Si chacun voit les fautes de l'autre, comment réagit-on à ses propres fautes ? La façon dont on se traite soi-même, suite à une erreur, semble avoir des conséquences sur l'harmonie du couple. On peut se faire des reproches (attitude autocritique) ou bien avoir une bienveillance, une auto-compassion, envers ses propres errements. Si se critiquer soi-même amène des pensées négatives, jugées néfastes sur le long terme par certains chercheurs, la compassion pour soi-même peut mener à l'auto-indulgence et empêcher de corriger ses erreurs. Toutefois on remarque que la compassion envers soi-même abaisse le niveau d'anxiété et le taux de dépression.
De ces deux attitudes, les chercheurs se sont demandés laquelle était la plus favorable au maintien d'une vie de couple harmonieuse. Faut-il s'auto-critiquer et se remettre en cause à chaque conflit, en ruminant ses erreurs ? Ou vaut-il mieux être tolérant envers soi-même, ce qui pourrait être favorable à une meilleur attitude dans le couple ? Néanmoins, ne pas corriger ses erreurs peut aussi mener à un conflit grandissant.
A travers deux études, une expérimentation et une étude longitudinale sur une durée de 12 mois, auprès de jeunes couples nouveaux mariés et sans enfants, les chercheurs ont mesuré laquelle des deux attitudes étaient la plus propice à la paix des ménages.
Etant donné que chaque attitude pouvait avoir des effets positifs, les chercheurs ont pris en compte un autre facteur, l'application, le fait d'être consciencieux. Ils ont en outre évalué la compassion pour soi-même et la motivation à corriger ses fautes.
Les résultats de l'étude ont amené les chercheurs à des conclusions différentes pour les femmes et les hommes. Les femmes, naturellement plus motivées à préserver leur couple, pour des raisons biologiques et culturelles, auraient intérêt à développer de la compassion envers elles-mêmes, ce qui leur donnerait une plus grande motivation pour corriger leurs erreurs et une plus grande satisfaction dans la vie de couple. 
Pour les hommes, tout semble se jouer autour du fait d'être ou non consciencieux. Les hommes très consciencieux et dans l'auto-compassion étaient plus enclins à corriger leurs erreurs, à faire des concessions, ressentaient plus de satisfaction à la vie de couple et reportaient moins de difficultés. Par contre, les hommes ressentant de l'auto-compassion et montrant une attitude moins consciencieuse de manière générale dans leur vie, rencontraient plus de difficulté à promouvoir une vie de couple épanouie, en ne corrigeant pas leurs erreurs.
Source : Baker, L. R., & McNulty, J. K. (2011). Self-compassion and relationship maintenance: The moderating roles of conscientiousness and gender. Journal of Personality and Social Psychology, doi:10.1037/a0021884
https://webspace.utexas.edu/neffk/pubs/Self-Compassion%20and%20Relationship%20Maintenance%20Baker%202011.pdf


Quand l'amour nous fait voir la vie en noir
L'ocytocine, hormone de l'amour, est connue pour renforcer le lien amoureux, favoriser la cohésion sociale, la coopération, l'empathie, augmenter le sentiment de confiance, de lien, d'intimité, voire susciter le sacrifice de soi pour autrui, fut-il un inconnu. Déclenchée à l'accouchement, elle soude le lien mère-enfant.
Les chercheurs de l'école de médecine du Mount Sinai de New York ont souhaité connaître les effets de l'inhalation d'ocytocine, sur 31 hommes adultes en bonne santé, dans une recherche en "double aveugle et contre placebo" (les chercheurs ne sachant pas ce qu'ils administrent, ocytocine ou placebo). Avant d'administrer ocytocine ou placebo, ils ont mesuré le style d'attachement, sous deux critères principaux : anxieux ou sécure. 90 minutes après l'inhalation, ils ont demandé aux participants d'évoquer des souvenirs de la relation avec leur mère et des soins dont elle les entourait. 
Les hommes moins anxieux et plus capables de relations se sont souvenus, sous ocytocine, de leur mère comme plus attentionnée et plus proche, que sous placebo. Les hommes anxieux dans leur style d'attachement, ont évoqué, sous ocytocine, leur mère moins proche et moins attentionnée, que sous placebo.
Jennifer Bartz, chercheur en charge de l'étude, souligne le côté surprenant de ces résultats qui ne cadrent pas avec la connaissance de l'ocytocine comme hormone d'attachement. Dans cette étude, l'ocytocine semble plutôt mettre en exergue, rendre saillant, le côté positif ou négatif de la relation. La chercheuse en conclu que l'ocytocine servirait plutôt à former des souvenirs sur les informations sociales importantes dans le psychisme d'une personne.
Note personnelle : En psychothérapie, on remarque que le sentiment amoureux et l'attachement dans la relation amoureuse semblent fréquemment déclencher des perturbations telles angoisse et dépression. L'élévation du taux d'ocytocine pourrait en être responsable, en ravivant inconsciemment, sinon des souvenirs précis du lien avec la mère, du moins les émotions générées par ce lien bien souvent ambivalent. 
Source : Hormone oxytocin, delivered nasaly, intensifies positive or negative memories of mom

Comment évaluons-nous les autres couples ?
Les relations soutenantes protègent des troubles psychologiques et permettent une meilleure récupération. Mais les causes neurochimiques de cet effet sont mal connus. On sait que la sérotonine augmente les comportements de proximité chez les primates et les humains.
Dans cette étude, les chercheurs ont cherché à montrer que la baisse de sérotonine, impliquée dans certains troubles mentaux comme la dépression, modifiait la perception des relations proches. Ils ont testé les effets d'une boisson avec tryptophane, augmentant le taux de sérotonine, chez 19 adultes, contre une boisson sans tryptophane pour 22 adultes. Les participants ont visionné des photos de couples hétérosexuels dans une posture soit distante, soit proche, et devaient ensuite évaluer leur niveau d'intimité. Le style d'attachement et l'état émotionnel des participants étaient aussi mesurés.
Les participants à la boisson sans tryptophane ont évalué les couples comme étant plus distants. Les femmes de cette condition ont jugé les hommes plus dominants dans la relation, mais paradoxalement les couples se touchant comme d'avantage capables de résoudre leurs conflits. Cet effet ne subissait aucune variation en fonction de l'humeur et du type d'attachement.
En conclusion, les chercheurs émettent l'idée que les personnes ayant un moins bon taux de sérotonine envisageraient les relations proches comme moins positives, ce qui les empêcherait de recevoir du soutien dans les troubles comme la dépression.
Note personnelle : En prenant en compte la réaction des femmes, au taux moindre de sérotonine, à la vision de couples se touchant, qu'elles considéraient comme d'avantage capables de résoudre des conflits, peut-être serait-il intéressant de pratiquer le toucher dans les thérapies de patientes dépressives. Ayant mis cette technique à l'oeuvre à de nombreuses reprises depuis plus de dix ans, j'ai effectivement pu constater des résultats très positifs. Ce toucher doit être confirmant et non sexuel.
Source : Serotonergic Activity Influences the Cognitive Appraisal of Close Intimate Relationships in Healthy Adults
DOI: 10.1016/j.biopsych.2010.12.038



Idéaliser promet une meilleure vie de couple, même si vous vous trompez !
La sagesse populaire soutient l’idée que l’idéalisation mène à une plus grande déception. Or l’étude de 222 couples montre qu’après trois ans de mariage, les personnes idéalisant de façon irréaliste leur partenaire étaient plus satisfaites de leur vie de couple, même sur des critères que le/la partenaire ne possédait pas.
Source : Tempting Fate or Inviting Happiness?: Unrealistic Idealization Prevents the Decline of Marital Satisfaction. Sandra Murray. Psychological Science.


Une voix séduisante ? Risque d’infidélité accru.
D’un point de vue de la psychologie évolutionniste, l’adultère est perçu comme une menace, pour la femme quant aux ressources pour sa nichée, et pour l’homme dans la mesure où il aurait à subvenir aux besoins d’enfants qui ne sont pas de lui. En outre, les craintes concernent, pour les deux sexes, la dévalorisation, les maladies sexuellement transmissibles, les représailles. Dans de précédentes études, on a montré que les hommes à la voix plus grave (associée à un taux de testostérone plus élevé) suscitaient plus l’attirance et avaient plus de partenaires sexuelles, et les femmes à la voix plus aigue (plus haut taux d’œstrogène) étaient perçues comme plus séduisantes, plus féminines, plus jeunes, plus « épousables ». Elles avaient aussi plus de partenaires sexuels. La présente étude montre comment les risques de cocufiage sont perçus par 54 jeunes hommes et 61 jeunes femmes, à l’audition de voix artificiellement masculinisées ou féminisées. Résultats : les femmes attribuaient plus de potentiel d’infidélité aux voix d’hommes masculinisées et les hommes aux voix de femmes féminisées.
Source : Voice Pitch Influences Perceptions of Sexual Infidelity.
La détresse émotionnelle chez les femmes se soumettant à un traitement contre la stérilité a-t-elle un effet négatif ?
Selon une étude sur un cycle menstruel de traitement, aucune différence n’a été constatée entre les femmes souffrant émotionnellement de stress et celles qui n'en souffraient pas, que ce stress soit dû à l'infertilité ou à une autre raison dans la vie personnelle de la femme. Le taux de mise en route d’une grossesse restait le même quelque soit l’état émotionnel.
Source : Emotional distress in infertile women and failure of assisted reproductive technologies: meta-analysis of prospective psychosocial studies.
http://www.bmj.com/content/342/bmj.d223

La femme doit-elle être mince pour avoir un mariage heureux ?
Selon cette étude, on apprend qu’une femme n’a pas à être mince dans l’absolu, mais seulement plus mince que son époux. L’étude, d’une durée de quatre ans, a suivi 165 couples de nouveaux mariés, dans la vingtaine, leur demandant de remplir un questionnaire de « satisfaction » tous les six mois. Les hommes ET les femmes étaient clairement plus satisfaits de leur mariage, si l’indice de masse corporelle était moins élevé chez la femme que chez son époux. Les chercheurs pensent que ces résultats sont centrés sur le ressenti de satisfaction de l’homme d’avoir une femme plus mince et possiblement plus sexy. La femme tirerait sa satisfaction de la satisfaction de l’époux. Il n’est donc pas nécessaire pour une femme d’être mince pour plaire, mais seulement d’être plus mince que le partenaire.
Source : Marriages Are More Satisfying When Wives Are Thinner Than Their Husbands
http://spp.sagepub.com/content/early/2011/01/08/1948550610395781.abstract

Si vous voulez un compagnon empathique, regardez la taille de ses doigts !
Des chercheurs ayant administré de la testostérone à des femmes ont vu diminuer leur capacité à reconnaître les émotions et les intentions exprimées sur les visages. En outre, leur capacité d’empathie s’en est trouvée réduite.
La perte d’empathie était plus marquée chez celle ayant l’index plus court ou égal à l’annulaire, une marque du taux de la testostérone auquel est exposé le fœtus in utero.
Source : Testosterone administration impairs cognitive empathy in women depending on second-to-fourth digit ratio. 
http://www.pnas.org/content/early/2011/02/02/1011891108

La rapidité de récupération dans les conflits de couple présage de sa pérennité
Si l’on souhaite présager de la durée d’un couple, on devrait observer la capacité des partenaires à récupérer après un conflit, selon Jessica Salvatore.
Dans le passé, les recherches se focalisaient sur comment les personnes résolvaient leurs conflits, mais là les chercheurs se sont intéressés à ce qui advenait après un conflit. « Ce que nous montrons est que récupérer après un conflit prédit une plus grande satisfaction et la perception d’une relation plus agréable » dit Salvatore.
Ce qui est intéressant en outre, est que vous n’avez pas forcément à être celui ou celle qui récupère bien pour en bénéficier. 
Source : Recovering From Conflict in Romantic Relationships