1.4.11

Qui paye l'addition ?

Une rencontre ? Mais qui paye l'addition ?
Peut-être pensez-vous que cette affaire obéit à deux principes : soit l'homme doit payer, par tradition, ou peut-être vous dites-vous que de nos jours on partage. Il n'en est rien. Selon l'étude de Stirrat, Gumert et Perrett, une toute autre loi gouverne notre motivation ou non à payer.
Dans cette expérimentation, les participants ont répondu à un questionnaire en ligne. 416 participants ont été retenus sur 2280 (parce qu'ils avaient entre 20 et 35 ans, âge optimal de la procréation; étaient hétérosexuels; ont répondu à toutes les questions; et ont signalé avoir pris le temps de bien répondre). On leur demandait tout d'abord comment ils évaluaient leur capacité de séduction, sur une échelle de 7 points (de "très peu attirant" à "très attirant"). Exposés ensuite à 12 photos de partenaires potentiels, ils devaient imaginer un dîner avec chaque personne. On leur demandait alors, et pour chaque dîner indépendamment,  s'ils souhaiterait partager l'addition, payer, ou que l'autre paye.
Les 12 visages, pour chaque sexe, avaient été préalablement hiérarchisés par degré de séduction, par des participants ne répondant pas à l'expérimentation principale.
Massivement, les participants choisissaient de partager l'addition (Hommes : 47%, Femmes : 50%). Dans les autres cas, les participants préféraient être invités (Hommes : 30%, Femmes 45 %) plutôt que payer l'addition (Hommes : 23%, Femmes : 5%).
Si les femmes de nos jours souhaitent souvent partager l'addition, elles sont quasiment aussi inclines à être invitées. L'étude devient encore plus intéressante quand les chercheurs reportent que plus les personnes se sentent attrayantes, plus elles souhaitent que l'autre paye, surtout pour les femmes. Que les hommes non seulement payent plus volontiers pour les femmes plus attrayantes, ce qui n'est pas très surprenant, mais que les femmes souhaitent que les hommes plus attrayants payent davantage. Les chercheurs interprètent ces résultats comme un désir de la femme d'être reconnue par les hommes les plus attrayants.Pas de chance pour les beaux ! 
Pour se consoler ils devraient se concentrer sur le fait qu'il y a de grandes chances pour qu'elle accepte un second rendez-vous.
Source : Stirrat, M, Gumert, M D, and Perrett, D I. The effect of attractiveness on food sharing preferences in human mating markets.Evolutionary Psychology, 9(1) 79-91 (2011)

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